Une loi pour assainir le « désordre foncier » en Corse

Une loi pour assainir le « désordre foncier » en Corse

Elle prévoit notamment de prolonger de dix ans le régime dérogatoire en vigueur sur l'île en matière de droits de succession pour sécuriser la possession de biens obtenus par le biais de la prescription acquisitive, un dispositif qui permet de procéder à la création de titres pour les biens dépourvus d'actes de propriété, en consacrant dans la loi le recours à des actes de notoriété acquisitive notariés.  Il assouplit aussi les règles de gestion des indivisions. Depuis l'arrêté Miot du 18 juin 1801, la Corse a bénéficié d'une exonération de fait en matière de droits de succession. En 2002, un régime transitoire modifiait cette dérogation et permettait une exonération de 50% de la valeur vénale des biens taxables situés en Corse. Cette transition arrive à son terme le 1er janvier 2018. La proposition de loi vise à laisser le temps au Groupement d'intérêt public chargé de la reconstitution des titres de propriété en Corse (Girtec) d'avancer sur les dossiers de reconstitution."Il faut laisser le Girtec faire son travail jusqu'à son terme", a plaidé le ministre des Collectivités Jean-Michel Baylet. "Cela fait un peu plus de deux siècles que la Corse se trouve dans un inextricable désordre foncier", a-t-il dit, ajoutant: "les différents gouvernements, les notaires qui s'attachent depuis trente ans à rétablir des titres de propriété, sont arrivés à une position commune : le nécessaire retour au droit commun". L'absence de titres de propriété concerne aujourd'hui plus de 30% du total des parcelles de l'île. 33% des parcelles cadastrées sont enregistrées comme appartenant à des propriétaires présumés décédés. Cette situation pose des problèmes pour les propriétaires qui ne peuvent jouir pleinement de leurs droits, mais également pour les pouvoirs publics qui ne peuvent recouvrer l'impôt de manière satisfaisante ni prendre de mesures de protection du patrimoine et de la population. Le texte, qui a été modifié en commission, doit à présent faire l'objet d'une commission paritaire chargée de trouver un accord avec l'Assemblée nationale.